Monsieur Albert: hommage après un an

Ça fait un an qu'il nous a quittés pour un monde meilleur. Cet homme que j'ai connu Albert, un petit homme frêle, fragilisé par une maladie chronique pulmonaire qui a totalement hypothéquée sa carrière militaire et policière. Bien avant cela, il  avait amorcé une vie difficile : les maisons d’accueil jusqu’à l’âge de 16 ans. La vie professionnelle fut assez brève car la maladie l' a prise d'assaut.

Un jour Il découvrit la foi en Dieu. C'est ce qui lui a permis de tenir debout, vivre d'une vie simple, se contenter de peu de choses. Le peu de choses de son contentement, sa petite chambre de Sainte-Foy, il l'a perdu. De son deuxième étage eclairée par la lune la nuit de sa petite fenêtre...   il priait jusqu'à tard la nuit... On l'a chassé de cet endroit de prédilection l'an dernier.
Une difficulté de plus. Toute sa vie il eut toute sortes de difficultés. Il a dù se résoudre à vivre en maison de chambre toute une partie de sa vie, sans épouse, sans enfant. Il s'en est accomodé, mais à 77 ans, connaître l'itinérance ce fut trop.

Sa vie fut soudainement réduite à celle d’une personne sans domicile fixe. Plus personne ne voulait de lui. La fatigue,  le stress, la pneumonie l'a emporté. Seul Dieu ne l'a pas abandonné dans la tourmente. Il est parti comme il a vécu, discrèteme. Albert, cet homme effacé avec son histoire connue et méconnue amène avec lui sa part de mystère, ses chasses-gardées. 

Au travers de ses difficultés, il a été conduit à se tourner vers Dieu et à connaître plus intimement Jésus-Christ. Il pouvait raconter avec émotion des interventions que Dieu avait faites à des moments clés de sa vie. "C'est spécial" étaient des mots qui revenaient souvent dans sa bouche. Discrètement, il a toujours fait ses choses au travers de ses difficultés. Jusqu'en dernier, il était pleinement actif malgré sa frêle santé. Il avait hâte que Dieu vienne le chercher. Il me l'avait d'ailleurs dit deux semaines avant son départ, fin février, au téléphone. Il lisait et scrutait beaucoup la Parole de Dieu dans la Bibke, il était beaucoup d'enseignement et de prédications. Il priait beaucoup.  Au fil de ses rencontres, il aimait introduire à certaines personnes rencontrées le Seigneur qui le faisait vivre. Un homme attachant, poli, avec son caractère, ses coups de gueule. Pas d'éclats. Un homme qui n'avait rien, qui n'avait que son coeur. Et sa foi.

Un homme mérite le bonheur, effacé dans ce monde de tumulte, le seul bonheur qu'on puisse trouver est uniquement en Dieu.

Une lecture du livre est particulièrement parlante pour lui aujourd'hui dans le livre de Ben Sira le Sage.

"Faisons l’éloge de ces hommes glorieux
qui sont nos ancêtres.
Il y en a d’autres dont le souvenir s’est perdu ;
ils sont morts, et c’est comme s’ils n’avaient jamais existé,
c’est comme s’ils n’étaient jamais nés,
et de même leurs enfants après eux.
Il n’en est pas ainsi des hommes de miséricorde,
leurs œuvres de justice n’ont pas été oubliées.
Avec leur postérité se maintiendra
le bel héritage que sont leurs descendants.
Leur postérité a persévéré dans les lois de l’Alliance,
leurs enfants y sont restés fidèles grâce à eux.
Leur descendance subsistera toujours,
jamais leur gloire ne sera effacée."



Albert Hachay 1946-2023

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