La chute de la maison catholique

Ça fait longtemps que je souhaite partager cet article de Christine Pedotti paru sur le site web de https://www.temoignagechretien.fr/l   le .Le sujet est encore tristement d'actualité. 


L’Église catholique n’est pas le tout du christianisme mais elle en est une très grande part, c’est pourquoi ceux et celles qui demeurent convaincus que l’Évangile mérite d’être annoncé sont concernés par cette grande crise, quelle que soit la distance qu’ils ou elles ont prise avec l’institution catholique. Le Témoignage chrétien prend en conséquence sa part dans la réflexion qui doit être menée. On peut tout de même se rendre compte que l'Église catholique est une Église qui diffère avec la vraie doctrine de la Bible et le message de Jésus-Christ.  
Le système hiérarchique basé sur le pouvoir exclusif des clercs – pape, évêques, prêtres –, chargés tout à la fois de célébrer le culte, d’enseigner au peuple et de gouverner, vacille comme jamais. Le déni des fautes des clercs, la protection des coupables, plutôt que le secours aux victimes, ont été la règle jusqu’à un passé si récent qu’il est peut-être encore le présent. Le pape François ne s’y trompe pas et dans sa lettre du 20 août adressée « au peuple de Dieu », il sollicite l’aide des baptisés laïques pour tenter de mettre fin à cette situation et pointe avec vigueur ce qu’il nomme cléricalisme, c’est-à-dire l’entre-soi des prêtres et leur sentiment d’être séparé du commun des croyants. Ce qui est frappant dans le diagnostic de François, qui, de fait, rejoint l’opinion de bon nombre d’analystes, c’est que c’est d’une certaine façon la base, le socle sur lequel l’Église catholique s’est bâtie au cours des siècles qui sont visés.
En effet, face aux grandes crises de son histoire, le catholicisme a réagi en se tournant vers ses clercs, en augmentant leur pouvoir et en tentant d’en faire un corps de plus en plus parfait, savant et séparé. Ce fut le cas lors de la grande réforme de Grégoire VII au XIe siècle et de nouveau face à la Réforme protestante avec le concile de Trente au XVe. Deux historiennes, Catherine Vincent et Nicole Lemaître, rappellent les raisons et les conditions qui virent s’installer puissamment ce pouvoir des clercs. Mais des solutions qui ont montré une efficacité il y a respectivement dix et cinq siècles méritent d’être réexaminées aujourd’hui. Les temps changent, la crise est profonde ; c’est ce que Pierre Vignon, Anne Soupa et Laurent Lemoine analysent avec lucidité. Quelles solutions notre temps peut-il envisager s’il veut que la proposition chrétienne demeure vivante et audible ?
 

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