La pollution de la télévision

J'ai retrouvé une lettre d'opinion dans L'Info-Dimanche de Rivière-du-Loup 28 novembre 2004 en classant des archives personnelles. Cette lettre parle d'un sujet que j'ai à coeur. En la lisant, je me rends compte qu'elle est encore d'actualité. Même si le téléroman Virginie n'est plus en ondes hormis quelques reprises ici et là, on se souviendra des situations et des personnages. Je reproduis la lettre telle qu'elle a été publiée en 2004. L'auteur est Marcel Landry de Rivière-du-Loup.

Télévision grave pollution (Info-Dimanche de Rivière-du-Loup 28 novembre 2004)

A l'époque où nous vivons, nombreux sont ceux qui crient à la liberté d'expression. Ce droit que l'on s'accorde si aisément n'est pas toujours utilisé favorablement envers notre société. Selon mon avis à moi, bien souvent partagé, exprimer signifie rendre sensibles des sentiments, des idées, des passions, par la parole, le geste, la physionomie et bien souvent par l'attitude corporelle en général. Et pour le mot liberté, l'Académie française nous indique qu'il s'agit d'une faculté de faire une chose, d'en disposer, d'y prétendre, de l'exiger. Cette liberté est alors considérée appartenant par nature à l'être humain ou comme lui étant concédée par des lois.

 Toute vérité n'est pas bonne à dire, à démontrer. Cependant, elle est basée sur la réalité des faits et des paroles   Pour suivre le courant moderne, de  ''nos grands penseurs'' de la télévision,ils appellent ça de la téléréalité. A mon avis encore, exposer des réalités relâchées de la vie en plein écran de télévision représente un flagrant manque de respect envers les gens. Les perturbations mentales qui en résultent représentent la prolongation d'une destruction cruelle chez nos jeunes et moins jeunes. L'enrichissement personnel de l'âme n'existe que trop peu. 


Je ne me livre pas à une psychanalyse, j'exprime une opinion. Prenons une émission type: Virginie. Juste le fait d'avoir l'audace de la présenter à 19 heures, elle rejoint le groupe d'âge si vulnérable. Personne n'est plus  intéressé qu'un(e) étudiant(e) pour « checker » tout ce qui se passe dans une école autre que la sienne. C'est certain que compte tenu de la faiblesse humaine, peu de jeunes observeront   les bons atouts retrouvés chez certains certains personnages de cette série présentée à quatres jours la semaine.
 Les habitudes de vie qu'on y constate font agir aussi spontanément que l'instinct naturel de l'individu. 

Très brièvement,pensons à la façon d'agir de quelques-uns de ces personnages. Sans avoir une formation en psychologie, il nous est quand même possible d'observer le comportement pour s'en faire une impression personnelle. Comme dans bien des films et téléromans, on y retrouve cette psychose sociale ouverte bien axée sur la sexualité pour ne pas dire la « génitalité »; Pierre Lacaille représente si bien cette obsession. La preuve évidente que l'argent conduit bien souvent à la dégradation se manifeste dans le rôle de Pierre-Paul avec ses connexions pour la prostitution. Le personnage de Michel Rivest cherche le meilleur pour son école, alors qu'il a honte de son fils handicapé. L'orientation homosexuelle est devenue une phobie à travers tous les étudiant(es); le rôle du directeur adjoint est à l'évidence. 
Les interprètes des rôles de Sylvain et de Patrick exhibent la vengeance à tout prix. Pour résumer, tout y passe: déchéance, perversion, dommage à autrui par la drogue et l'avortement. Mille émissions et plus n'ajoutent pas de valeur. La télévision n'a pas que de mauvaises images. Malgré le massacre fréquent de la langue française, certaines émissions nous apportent de nouvelles connaissances. A certains moments, nous pouvons rire, en dépit du fait que nous ayons à tolérer la vulgarité du langage des humoristes. Sur les trois principaux réseaux, les différents services de nouvelles sont appréciables, nous sommes bien informés.

Quelle belle possibilité elle représenterait si la télévision était utilisée à plus de fins valorisantes! En exemple, il existerait bien moins d'analphabètes si, pendant quelques heures par semaine, on y présentait des cours sur la langue française... cette méconnue au Québec.


Cette lettre, opinion d'un lecteur, est passée inaperçue. Cette opinion je la partage entièrement et l'endosse. Plus que jamais nous devons choisir quoi voir. La télé nous influence depuis notre tendre enfance et modèle nos comportement. Beaucoup de crimes commis, de violences et de larcins, ont été appris en regardant des série fictives.

Si nous excusons les téléromans et séries en disant qu'ils sont le reflet de notre monde, pouvons nous espérer un monde meilleur à écrire au lieu de regarder la conception de la vie des auteurs? Si ces séries sont mal écrites et mal jouées, du moment qu'elles rapportent en cotes d'écoute et en revenus publicitaires, on s'en fout. Personne ne s'insurge...

Tout comme les autres types de pollutions, nous sommes tout de même pris pour vivre avec.

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